Qu’est-ce que la Théorie PolyVagale (et le nerf vague) et comment elle peut t’aider dans ta vie ?
Il y a ce projet qui te tient à cœur; pourtant, tu hésites encore à le mettre en œuvre.
Cela peut être l’envie de reprendre les études, de cuisiner des plats traditionnels pour les commercialiser, de commencer une activité sportive ou ludique, de prendre des dispositions pour améliorer ta santé ou pour perdre du poids...
Tu en rêves, tu y penses tout le temps. Tu ressens des moments d’excitation quand tu t’imagines atteindre ton objectif et réaliser ce projet.
Viennent alors divers obstacles qui remettent ta motivation et ta détermination en cause.
Tes espoirs s’amenuisent, la frustration et la colère pointent le bout de leur nez.
Ton énergie est moins présente et tu te sens impuissante.
À ce moment-là, tu commences à te dire que ce projet n’est pas fait pour toi. Tu éprouves de la gêne en comparant ta situation personnelle avec les tenants et aboutissants de ton projet.
Tu as peur que l’on te critique.
Tes doutes se renforcent, tu te méfies même de tes propres capacités et tu perds confiance en toi. Tu te trouves mille excuses pour justifier ton incapacité à atteindre ton but et à réaliser ce projet.
Et tu finis par abandonner !
Ta résilience a été érodée.
En conséquence, les prochaines fois que tu auras un regain d’énergie et de motivation, il se pourrait que tu fasses taire ton enthousiasme par peur de revivre tout ce que tu viens d’éprouver, abandonnant peu à peu ton projet et la vie que tu désires.
Est-ce que cela résonne en toi ? Si oui, saches que beaucoup d’entre nous vivent ces montagnes russes émotionnelles.
Mais quel est le rapport entre cette histoire et la Théorie PolyVagale, Guirlène ? Me demanderas-tu ?
Je te répondrai que tout est en lien.
Toutes ces réactions, croyances, émotions ne sont motivées par autre chose QUE notre système nerveux, qui est responsable de notre survie, de notre sécurité.
Il est aussi là pour nous rappeler qui l’on est. Il intervient dès qu’une situation menaçante est perçue (la honte, la déception, la peur...).
Ces mécanismes sont mis en évidence par la Théorie PolyVagale.
C’est le sujet de cet article. Entrons maintenant dans ce monde fascinant qu’est la Théorie PolyVagale (ou TPV pour les intimes).
À la fin, tu réaliseras à quel point sa compréhension peut être un outil puissant pour influencer positivement ta vie, au quotidien.
Qu’est-ce que la TPV et le nerf vague ?
Issue des travaux de recherches du Dr Stephen Porges (https://www.stephenporges.com), un célèbre neuroscientifique américain, la TPV est un ordre biologique de réponses humaines qui s’appliquent à toutes nos expériences, qui implique note système nerveux autonome (SNA) et qui explique notre mode de fonctionnement, face à nous-même, aux autres et avec notre environnement.
Pour comprendre donc cet ordre de réponses biologiques, il faut retourner à nos cours de biologie et nous rappeler le fonctionnement de notre système nerveux autonome.
Comment fonctionne notre système nerveux autonome (SNA) ?
Le SNA régule l’ensemble des fonctions automatiques de notre organisme; fonctions dont nous n’avons pas conscience et sur lesquelles nous ne pouvons agir volontairement. D’où le terme « autonome », comme la régulation de la température de notre corps par exemple.
Il fait le lien entre notre corps et notre cerveau et est relié à l’ensemble de notre organisme comme l’estomac, les intestins, les reins, le foie, la vessie, le cœur, les organes génitaux, les poumons...
Son rôle est donc d’assurer notre homéostasie. En d’autres mots, de maintenir un équilibre de survie dans notre corps afin de conserver l’intégrité de notre santé et bien-être.
Il est composé de deux branches principales que sont la branche sympathique et la branche parasympathique.
La branche sympathique est l’accélérateur qui prépare notre corps à répondre au danger. Elle nous prépare à combattre ou à fuir (augmentation du rythme cardiaque, ouverture des bronches pour plus d’oxygène, augmentation de la masse musculaire, dilatation des pupilles pour mieux voir le danger etc...).
Que tu sois face à un Rottweiler hargneux ou face à ce fameux projet sur lequel tu procrastines, le résultat est le même. Tu prépares ton corps à la fuite ou au combat.
La branche parasympathique, elle, nous ramène au repos, au calme. C’est le frein de notre organisme. Il ralentit le rythme cardiaque.
Finalement, ce Rottweiler n’était pas si hargneux que ça; il voulait juste jouer ! Ouf, tu respires et tu te calmes. Ton projet non plus, n’est pas si effrayant, tu peux revenir au calme ;-)
Commences-tu à faire des liens ? Continuons.
Le nerf vague
La branche parasympathique est composée de 12 nerfs crâniens qui participent tous à notre apaisement.
Celui qui nous intéresse est le 10ᵉ nerf, le fameux nerf vague. Il est le plus long des douze nerfs crâniens et part de la moelle épinière pour se relier à l’ensemble de nos organes.
C’est le chef d’orchestre et notre principal allié.
Grâce aux recherches du Dr Steven Porges, on sait qu’il se compose, lui aussi, de deux parties :
le vagal ventral, qui agit sur les organes au-dessus du diaphragme. Il s’active pour ralentir l’organisme et le faire revenir à la normale lorsqu’il n'y a pas de danger. Par exemple lorsqu’on observe un coucher de soleil, on est entre amis ou en famille.
le vagal dorsal agit sur les organes en dessous du diaphragme. Il s’active pour ralentir l’organisme au strict minimum, si nous vivons une grande insécurité, comme lorsqu’on vit une grosse déprime, ou que l’on se sent seul.
Pour bien comprendre, retiens que nous avons 3 voies de réponses aux situations que nous percevons et vivons, qui sont les suivantes :
Le vagal ventral, lorsque nous nous sentons en sécurité, en lien avec les autres et notre environnement (pas de danger). Dans cet état, nous sommes calmes, sereins, heureux. C’est l’état idéal pour travailler sur tes projets.
Le sympathique, lorsque nous nous sentons menacés. il s’enclenche pour préparer le corps à la fuite ou au combat. Il va donc puiser une grande source d’énergie pour nous mobiliser face aux menaces.
Et finalement le vagal dorsal, qui s’active en cas de grand danger et ralentit le corps jusqu'à l’immobilisation, pour préserver notre énergie.
La figure ci-dessous décrit également ce que je viens d’écrire.
Nous vivons des milliers de fois ces états dans une même journée. C’est important de ne pas oublier ce point car nous ne sommes pas figées dans l’une ou l’autre voie de réponse.
Et cela démontre bien que nos états, émotions, ne sont que des informations. Nous ne sommes pas nos émotions !
Commences-tu à comprendre le lien entre mon histoire du début de l’article et la TPV ?
Est-ce que ça fait du sens pour toi ?
Comment la TVP et le nerf vague peut t’aider au quotidien ?
Une fois que tu as compris le fonctionnement de ton SNA et du nerf vague, il faut intégrer les trois concepts autour desquels la TPV tourne, afin de pouvoir appliquer complètement le tout dans ton quotidien.
La Neuroception
Le premier concept de la TPV est la neuroception.
C’est notre capacité à ressentir nos différents états (les trois voies de réponses décrites au-dessus).
Selon le Dr Porges, 80% des informations partent du corps vers le cerveau et seulement 20% du cerveau vers le corps.
Donc, sachant cela, il est primordial de savoir développer ta neuroception pour que l’état dans lequel tu es, soit adapté à la situation donnée.
C’est d’autant plus important lorsque que tu comprends que « c’est notre physiologie qui conditionne notre psychologie ».
Pour te donner un exemple concret, ta neuroception c’est lorsque tu es mal à l’aise en présence d’une personne, sans pouvoir expliquer pourquoi. Ton sympathique réagit.
C’est aussi lorsque ton enfant ou ton compagnon te prend dans ses bras et que tu y réponds en le prenant à ton tour dans tes bras. Ici, tu serait dans ton état du ventral.
Nos états de survie.
Le Dr Porges a mis en évidence donc, qu’il existait un ordre biologique précis de réponse de notre système nerveux autonome à toutes nos expériences. Nous les avons vu plus haut dans l’article et à travers le schémas.
Mais pour rappel :
Le vagal dorsal diminue le plus possible notre métabolisme pour que nous ne dépensions pas trop d’énergie.
Notre système sympathique se mobilise pour la fuite ou le combat pour que l’on reste en vie.
Et finalement le vagal ventral nous met en lien avec nous-mêmes et les autres car nous nous sentons en sécurité.
Un SNA bien régulé, développe notre capacité à changer d’état consciemment et à être à l’aise dans chacun d’eux, peu importe la situation. Cette capacité s’appelle le tonus vagal.
La corégulation
Nous pouvons influencer les personnes que nous côtoyons ou que nous croisons. C’est à dire que nous pouvons transmettre notre état ventral ou autre à quelqu'un d’autre. Et vice versa.
Cela s’appelle la corégulation; c’est notre habileté à transmettre notre état ou recevoir l’état de l’autre.
Lorsque tu communiques ta joie autour de toi, tu corégules ton entourage.
Si je prends un tout autre exemple, je suis sûre qu’il t’est déjà arrivée d’être de bonne humeur en commençant ta journée au travail. Mais qu’il aura suffit qu’un collègue mal réveillé et de mauvaise humeur te fasse une remarque désobligeante pour être, à ton tour, de mauvaise humeur.
Tu viens de te faire déréguler !
La dérégulation est l’inverse de la corégulation.
Par conséquent, il est important de reconnaître ses propres états et ceux des autres pour savoir si vous êtes l’un pour l’autre une ressource ou une menace.
C’est de cette façon que notre SNA perçoit tout ce qui nous entoure (ressource ou menace).
Connaitre tes états te permet de choisir l’état dans lequel tu veux rester et non de le subir, ou en laissant ton pouvoir à une tierce personne.
En résumé
Le mode de fonctionnement que l’on vient de voir ci-haut est un mécanisme naturel qui nous permet de nous adapter à notre environnement interne et externe afin de nous maintenir en vie le plus longtemps possible. Ce qui nous permet d’avoir la meilleure réponse et le meilleur comportement pour chaque situation.
Reconnaitre tes états de survie est indispensable pour pouvoir les changer.
C’est pourquoi il va falloir utiliser tes pensées, tes émotions, tes sensations et tes comportements pour les observer et te familiariser avec.
Il n’y a que comme cela, que tu pourras être en mesure de vivre et non de survivre, d’en faire des alliés pour tes projets et non des ennemis.
En plus de nous aider à retrouver notre sécurité intérieure, la TPV nous permet aussi de transmettre notre état de sécurité, sans même avoir à communiquer verbalement, simplement grâce à notre état…
N’est-ce pas pas fantastique tout cela ?
Nous arrivons à la fin de l’article.
J’espère que ces apports sont clairs et que tu as pris plaisir à les découvrir.
Si jamais tu veux en savoir plus, je te suggère le livre de mon mentor, Ludovic Leroux : “Nerf vague; adieu stress, anxiété, timidité”. Je ne suis pas affiliée donc je ne gagne rien, si jamais tu veux acheter le livre; je ne fais qu’une recommandation.
Pour conclure, donc, j’ajouterai que la connaissance de la Théorie PolyVagale est magique et puissante (surtout son application), car tu apprends à retrouver ta sécurité intérieure et à développer ton tonus vagal pour mieux t’adapter au monde.
Tu as découvert les trois états de ton SNA. Tu as le choix de les subir ou d’apprendre à vivre avec, afin d’en faire des alliés. Ce sont tes guides internes.
Je t’encourage donc à y prêter une attention particulière, même si tu ne les nommes pas explicitement. Observe comment ton corps réagit dans différentes situations, comment tes émotions fluctuent, et sois ton propre guide et sois bienveillant.
Chaque moment d'observation est une invitation à mieux te connaitre, à te donner l'espace nécessaire pour répondre de la manière la plus adaptée aux défis de ta vie.
Tu apprendras à détecter les signes de ton état ventral, sympathique, ou dorsal, et avec cette conscience naissante, tu seras mieux équipée pour choisir tes réponses.
Continue d’observer, d’ajuster et d’intégrer ces connaissances dans ton quotidien.
Tu as déjà entre tes mains un puissant outil pour te guider vers une vie plus équilibrée, émotionnellement riche et pleine de confiance.
Sereinement, Guirlène
Dis-moi en commentaire, connaissais-tu la TPV ? Comment penses-tu intégrer ces nouvelles informations dans ton quotidien et te les approprier ?